Philolaos et les architectes
La collaboration entre Philolaos et les architectes est fructueuse. Elle constitue un tournant dans l’œuvre de l’artiste et lui permet de révéler au public sa singularité et son goût pour l’art monumental.
Philolaos a noué avec certains d’entre eux des relations privilégiées d’amitié et de partages intellectuels.
« Les architectes me donnent la possibilité d’intervenir à une grande échelle auprès d’un large public.» (Propos de Philolaos
in « Une sculpture de Philolaos :
les Châteaux d’eau de Valence » [7])
André Gomis
Il rencontre en 1963 André Gomis,
(1926-1971). C'est le début d'une collaboration qui culminera avec les Châteaux d’eau de Valence achevés en 1971.
Ancien élève des Beaux-arts, André Gomis a réalisé de nombreuses œuvres architecturales en France mais aussi en Algérie, où il a passé son enfance, ainsi que dans les départements d’Outre-Mer. Lorsqu’il rencontre Philolaos, il travaille depuis 1956 sur un projet pour la ZUP de Bagneux. Philolaos l’y rejoint. Gomis met en pratique ce qu’on appelle à l’époque « l’intégration des arts ». D’après lui l’artiste peut s’intégrer à l’équipe architecturale, s’y exprimer librement. Cette démarche rejoint la façon de créer de Philolaos, qui est convaincu que chaque contrainte est stimulante et donne lieu à une invention artistique.
« Je l’ai connu par hasard (…) Ensuite il m’a fait connaître Andrault et Parat et les autres. » (Propos de Philolaos in « Philolaos, un sculpteur dans l'architecture » [8])
François Prieur
François Prieur, (1921-2002), diplômé des Beaux-Arts en 1950, a construit beaucoup d’équipements publics. Il réalise avec Philolaos des statues représentant de grandes figures historiques, Jacques Cartier et Jean Mermoz notamment, pour des collèges.
Ces réalisations donnent lieu à des échanges sur la façon de représenter l’œuvre, révèlent des visions personnelles et montrent la relation de complicité qui unit ces deux créateurs. Philolaos veut par exemple représenter Jean Mermoz avec son casque quand François Prieur souhaiterait qu’on lui voie sa belle chevelure :
« - Mais Philo, Mermoz ne portait pas de casque.
- Si, il portait le casque quand il pilotait son avion.
- Oui, mais il l’enlevait dès qu’il avait atterri.
- Eh bien, moi je le saisis au moment où il atterrit et juste avant qu’il n’enlève son casque.
Il porte pour l’éternité, à Gien, son casque avec les lunettes relevées sur le front.»
(Propos de Philolaos in « Philolaos sculptures »[1])
Pierre Parat, Michel Andrault, Badani…
De nombreuses autres collaborations jalonnent le parcours de l'artiste, qui sont autant d’occasions pour lui de penser la création.
Philolaos n’a de cesse de rechercher la nouveauté, l’inédit dans une œuvre qui reste pourtant cohérente. Il lui importe également de saisir l’esprit de l’architecte, car c'est ainsi qu'il conçoit la collaboration.
C’est pourquoi la collaboration débouche souvent sur une amitié. En témoigne le buste de Pierre Parat qu'il réalise en 1988.
« Le travail avec les architectes m’a fait évoluer en tant que sculpteur. » (Propos de Philolaos in « Philolaos, un sculpteur dans l'architecture »[8])
« En aucun
cas ma sculpture ne doit le trahir. Elle doit faire corps avec l’ensemble.» (Propos de Philolaos in « Philolaos, un sculpteur dans l'architecture »[8])
haut de page
|